Envoûtante voix des profondeurs. Martine Audet
Martine Audet, voix envoûtante, enveloppante de la poésie québécoise. Écriture forte, profondeur des mots, du regard tant dans la douleur que dans les subtilités des sursauts d’un coeur abîmé ou en quête de l’autre. Sa poésie nomme le temps suspendu, les vides d’amour, l’appel du coeur et le silence oppressant de la douleur face à la fermeture et à l’absence du rêve de l’autre. Écouter Martine Audet lire elle-même sa poésie, c’est se fondre dans la profondeur, la chaleur, la richesse de la voix humaine dans toute sa beauté sonore ; c’est vibrer à son timbre si grave modulant son univers intime et le sentir résonner d’autant plus fortement en nous. Des mots qui font images prégnantes. Richesse d’une poésie hors du commun.
Martine Audet est montréalaise. Récipiendaire de plusieurs prix de poésie tant au Québec qu’au Canada, elle a publié plusieurs recueils de poésie et participe régulièrement des ouvrages collectifs d’ici et d’ailleurs. Certains poèmes ont été traduits en anglais, en espagnol.
Dans le tiroir des heures je dépose côte à côte un grain et l’immensité la lueur d’une lampe glisse sous ma porte je retourne à ma fenêtre je n’ai pensé à personne in Que ferais-je du jour ?
Le soleil est là soudain
Un trop plein de ciel
Une éclaboussure
Je remonte les heures
Par-dessus ma tête
Par où rejoindre un rêve ?
In Que ferais-je du jour
Je remarque l’effort
du bleu sous la neige
maintenant
les vieilles boîtes du sommeil
s’embrassent dans un coin
in Que ferais-je du jour
L’entaille d’un rêve,
Le dos du sommeil
En cage d’escalier
-parfois la force du nom
Une lampe me précède,
Me guide tout en bas
Comme si les arbres
M’aimaient
In Tête première dos contre dos.