Entre ombres lumineuses et sourdes lumières. Carol Bernier

Carol Bernier est née en 1963 à Montréal où elle travaille et vit toujours. Plusieurs de ses oeuvres figurent parmi de nombreuses collections publiques ou privées. (Oeuvre ci-dessus: Carol Bernier. Reflet no.2. 2009).

Sculpteur de la couleur, Carol Bernier creuse la matière, les pigments, le goudron.  Comme elle le dit elle-même:  » Je travaille avec mes mains. J’ai besoin de toucher aux choses et ça me désole d’avoir à mettre des gants. Je préfère sentir le goudron directement sur mes mains. » Ses oeuvres oscillent entre abstraction et paysage, fragilité et incertitude, vide et plein.  « Nous ne sommes jamais sûrs de rien », répète inlassablement Carol Bernier.

imgres« Alors, je creuse. Et je creuserai jusqu’à ce que le temps décide pour moi  que je dois montrer le fruit de mes recherches. Autrement, je n’en finirais plus de reprendre les mêmes tableaux, les forçant à me livrer leur lumière. Je n’en finirais plus car cette finalité n’existe pas. Je pourrai seulement montrer des oeuvres arrêtées en plein mouvement, en plein chaos. »

J’ai retouché des toiles déjà commencées et même « terminées » (croyais-je!) en fonction de ce que je découvrais dans cet univers dense, intense entre ombres lumineuses et sourdes lumières. C’est simple et complexe à la fois. Tout ce qu’est la vie, quoi! »  in Nous ne sommes pas seules. Hélène Dorion, Carol Bernier. Éditions Le sabord 2014

Son oeuvre est en résonance avec les univers de François Cheng, de Pierre Soulages mais aussi Yves Bonnefoy, Boulez, Hélène Dorion, Tapiès, McEwen, Rothco, Serra…

« Mardi, je reçois mes toiles vierges. Le travail commence. J’ai passé ces deux dernières semaines à lire, réfléchir et écrire. J’ai en moi une émotion diffuse, comme un voile de brume que je voudrais enlacer. C’est cela que je voudrais peindre. Il y a ce lien entre Chartres, Soulages et les autres.. Il y a moi, humble au milieu de tout cela. Mais ma voix, pour autant qu’elle ne soit peut-être qu’un murmure dans toute cette immensité, cherche son souffle et veut apporter sa note à la grande chorale. Je recommence et pourtant c’est autre chose. Je reviens sur mes pas, je reprends mes couleurs et pourtant elles ne chantent plus de la même manière. Tout m’amène ailleurs. J’avance à l’aveugle et je tente de rester confiante. » in idem

« Dans la solitude, j’écoute ceux qui parlent en moi à voix basse. » in Creuser avec les mains. Éditions Simon Blais  2014

Carol Bernier est représentée par la galerie Simon Blais à Montréal. Elle offre des ateliers et vous pouvez accéder à son site web